Sortie conjointe du 13 novembre 2014 au départ de la Citée Universitaire
des photos par "clic" sur les imagettes
Pour leur dernière sortie de l'année, avant le repas des anciens, promeneurs et randonneurs de l'Amicale s'étaient donné rendez-vous ce jeudi 13 novembre au métro Cité universitaire.
Créée sur un parc arboré de 40 ha, qui s'inscrit de nos jours entre le Périphérique et le boulevard Jourdan (du nom de l'un des maréchaux de l'Empire), la Cité internationale universitaire comporte une quarantaine de pavillons et accueille quelque 5600 étudiants de 141 nationalités différentes.
Elle a été ouverte en 1925, à l'initiative du ministre de l'Instruction publique André Honnorat, un journaliste entré en politique sous l'étiquette de la gauche radicale démocratique, qui bénéficia du soutien de l'industriel alsacien Emile Deutsch de la Meurthe, engagé de longue date dans le mécénat.
Le pavillon de la Suisse et celui du Brésil, œuvres du Corbusier, sont ceux qui attirent l'attention pour leur qualité architecturale. Ceux du Japon, de la Suède, de la Norvège, et de l'Espagne évoquent l'architecture traditionnelle du pays qui les a fait construire.
De l'autre côté du boulevard, c'est le parc Montsouris et son lac, un panorama digne de Gustave Courbet. Inauguré en 1869, on le doit au baron Haussmann, qui en a confié la construction à l'ingénieur Jean-Charles Alphand, sur les anciennes carrières.
A la sortie du parc, on découvre un nouveau quartier résidentiel construit sur les anciens ateliers de la RATP, où ont été préservés des vestiges de l'aqueduc romain de Lutèce (qui alimentait les thermes de Cluny) et de l'aqueduc Médicis qui, partant de Rungis, était destiné à alimenter la fontaine dont s'enorgueillit le jardin du Luxembourg.
Une incursion dans la périmètre de l'hôpital Sainte-Anne permet d'admirer l'architecture d'un des plus vieux bâtiments de cet établissement (1651), puis des ateliers d'artiste, rue Broussais, passage Dareau, rue de la Tombe-Issoire (où le bâtiment de la dernière ferme de Paris sera préservé au sein d'un ensemble immobilier), passage Saint-Jacques et villa Saint-Jacques.
On arrive à la Gare Denfert-Rochereau. Ouverte en 1846, c'est la plus ancienne des gares parisiennes. Avant de rendre hommage au défenseur héroïque de Belfort pendant la guerre franco-prussienne de 1870, le lieu était connu comme la place d'Enfer. Vers le Nord, cette partie du boulevard Raspail s'appelait aussi boulevard d'Enfer.
Côté impair (291 à 261), on longe l'ancienne propriété des époux Chateaubriand. Le chêne planté, selon la légende, par René de Châteaubriand, a été préservé par Jean Nouvel, architecte de la fondation Cartier, face à la Cité Nicolas Poussin (1902-1903) – n° 240-242 – où habita Pablo Picasso en 1912.
Nous avons rendez-vous à midi au Lycée hôtelier Guillaume Tirel. Vingt-six promeneurs à l'arrivée, vingt-neuf au repas. Les photos
(13 à 21) témoignent de la satisfaction des convives, après l'apéro, la salade de mâche au roquefort, le saumon poêlé au quinoa, vin rouge ou vin blanc selon le choix, le gâteau de mousse au chocolat et le café. Merci à tous les élèves du lycée (en première année) qui se sont bien occupés de nous.Sous un ciel clément depuis le matin, les plus courageux, plus d'une vingtaine, quand même, poursuivent la promenade après le repas. Arrêt face au n°216: C'est le Studio Raspail, salle de cinéma mythique des années 1935 à 1965, de conception cubiste, commandité par Helena Rubinstein à l'architecte Bruno Elkouken, qui le réalise en 1934.
Au croisement du boulevard du Montparnasse, on salue la statue de Balzac, œuvre de Rodin et, au coin de la rue Notre-Dame des Champs, celle du capitaine Alfred Dreyfus, œuvre de Tim (1985).
Face au n° 68, belle façade XVIIIe avec neuf mascarons et, de l'autre côté du boulevard, au n° 73, maison néo-gothique construite au XIXe, avec un bestiaire fantastique sur la balustrade du dernier étage.
L'ancien central téléphonique de France Télécom (1913) trône au 60-62 du boulevard. Sur le balcon soutenu par des cariatides, on peut lire le slogan « Vox clamans per orbem » (la voix qui clame de par le monde). L'immeuble héberge aujourd'hui des cabinets d'avocats.
Troisième statue, au coin de la rue d'Assas: François Mauriac par Haim Kern (1990). On se rappelle avoir connu au service diplomatique de l'AFP le fils de l'écrivain, notre confrère Jean Mauriac.
Au 36-34, bel hôtel particulier où habita Marc Sangnier, créateur du ''Sillon', flanqué d'une tour à horloge qui date de 1909. Une mosaïque «la démocratie» orne le porche. C'était le siège du quotidien du même nom, organe du Sillon. Notre confrère Jean-Michel Cadiot est l'héritier de ce courant politique à l'origine du MRP (cf. son ouvrage Francisque Gay et les démocrates d'inspiration chrétienne (2006) aux éditions Salvator).
Fin de parcours place Saint-Thomas d'Aquin, belle place de forme demi-circulaire formée en 1683 sous le nom de place des Jacobins. Initialement chapelle du couvent des Dominicains, l'église date de 1631. Elle a été achevée en 1769 par une façade de style jésuite. Le plafond est signé François Lemoyne (on lui doit aussi le plafond du salon d'Hercule à Versailles). Les verrières sont d'Adolphe Didron, maître verrier mort en 1902.
Puisqu'on est à côté, on jette encore une poignée de cils aux portails en bronze du 23 rue de l'Université, œuvres de Gérard Garouste, avant le pot de la débandade, au coin du boulevard Raspail et du boulevard Saint-Germain.
(Compte rendu :Jacques Michel T.)
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( Photos : Gérard L.)